Analyse marchés US au 21/05/2021

23 mai, 2021

Une fois de plus, les marchés sont ballottés entre la reprise économique (post-crise du coronavirus) et le retour de l'inflation. La banque centrale américaine doit notamment jouer un numéro d'équilibriste pour ne pas casser la croissance naissante tout en maîtrisant l'inflation.

Alors comme chaque dimanche (ou presque), il est l'heure de faire un tour sur les événements de la semaine puis notre traditionnelle analyse des marchés.

Inflation encore et encore

Si 2020 a été l'année du Covid, 2021 est l'année de l'inflation. Pas un jour ne passe sans que les craintes d'un retour de l'inflation viennent perturber les marchés, et notamment notre Nasdaq. La semaine dernière, c'est la publication de l'inflation du mois d'avril qui a mis le feu aux poudres.

US Core Consumer Prices

En effet, l'indice des prix à la consommation est ressorti en hausse de 3%, alors que les économistes tablaient sur une hausse de 2,3%.

Ventilation de l'inflation par dépenses, source US Bureau of Labor Statistics

Si on regarde les chiffres dans le détail, on s'aperçoit que deux postes de dépenses tirent l'inflation vers le haut.

  • l'énergie à +25%, mais on a une base de comparaison très défavorable (rappelez-vous le prix du pétrole un an auparavant)
  • les voitures d'occasion à +21%. Et oui, maintenant que Joe Biden menace de couper les allocations chômage, il faut bien trouver un moyen de locomotion pour retourner au boulot.

Faut-il en avoir peur ?

L'inflation fait peur puisqu'elle va grignoter le capital des épargnants aux profits des agents économiques endettés. De plus, les actions ont tendance à moins bien performer en période d'inflation (hausse des salaires, hausse des matières premières, difficulté à maintenir ses marges, etc.).

Inflation et performances

Comme on peut le voir ci-dessus, en période de forte inflation (années 70 et 80), les obligations ont surperformées les actions. Et inversement en période de faible inflation comme sur la période 2010 à 2020.

Alors faut-il s'inquiéter ? Faut-il écouter les économistes/analystes qui nous disent que l'inflation ne sera pas durable ? Comme toujours, il est impossible de se faire une opinion claire sur le sujet en lisant la presse et les pseudos économistes qui se plantent une fois sur deux.

Personnellement, je suis deux indicateurs pour avoir une vision claire de la situation (et je n'essaie pas de prédire le futur). Tout d'abord, il y a le taux du 10 ans américain. En cas de tension inflationniste, les banques centrales sont censées augmenter leurs taux directeurs.

Taux à 10 ans US

Je surveille notamment les nouveaux plus haut à 52 semaines (grâce à mon ami Python). Au cours des mois de février et mars, j'ai compté jusqu'à 10 nouveaux plus haut, mais depuis, le 10 ans est entré dans un range. Les craintes d'inflation se stabilisent.

Le deuxième indicateur concerne la vélocité de la monnaie. J'en avais parlé dans une précédente analyse hebdo. Et comme on peut le voir, la vélocité de la monnaie reste au raz des pâquerettes.

Bref pour le moment, nos indicateurs économiques ne montrent pas de grand signal d'alerte. Et je pense qu'il s'agirait d'une perte de temps et d'énergie, que d'essayer de prédire l'évolution de l'inflation aux États-Unis. Cependant en regardant le TAPE, on peut anticiper beaucoup de choses comme dirait Stan Weinstein...

L'analyse hebdo

Cette semaine, seul notre fidèle Nasdaq termine dans le vert (à +0,14%). Le Dow Jones 30 et le S&P 500 sont légèrement dans le rouge (respectivement -0,51% et -0,43%). Mais dans le même temps, on a pu assister au réveil du Vix qui gagne 7,12% sur la semaine. Mais au cours de la semaine, il a grimpé jusqu'à +44%, atteignant les 27 !

Performance hebdomadaire des indices

Si on regarde d'un peu plus près notre Nasdaq 100, on peut constater qu'une trendline haussière s'est formée. D'ailleurs, on peut voir que le cours du Nasdaq est venu rebondir 4 fois sur cette ligne de tendance depuis le mois de novembre 2020. De plus, les amateurs d'analyste chartiste auront remarqué le double bottom sur les 13.000 points (en mai) : signal de retournement haussier de la tendance.

Nasdaq 100 au 21/05/2021

Maintenant que l'on a regardé les big caps, intéressons nous à l'ensemble des sociétés qui composent les marchés boursiers US. Allons au-delà de l'arbre qui cache la forêt ! Sacré teaser pour vous annoncer que l'A/D Line nous envoie des signaux positifs cette semaine.

A/D Line au 21/05/2021

En effet cette semaine, la ligne des avancées/déclins a montré beaucoup de résistance face au marché. Les gros investisseurs sont en train de ramasser à bon compte les petites sociétés, laissant les petits porteurs paniquer à la moindre publication de statistiques économiques...

Notre baromètre a également frôlé la zone rouge cette semaine, atteignant un faible score de 2 sur 6. Mais comme indiqué dans son article de présentation, je ne compte pas baser ma stratégie uniquement sur cet indicateur. Il s'agit d'un indicateur parmi d'autres dans mon poids des évidences (comprenant notamment le cours, l'A/D Line, les indicateurs de sentiment, etc.).

Si on regarde nos indicateurs de sentiment, on peut constater que l'Equity Put Call ratio à 5 jours a quasiment atteint la zone des 0,6. Cette zone a indiqué le point bas lors des dernières corrections sur S&P 500. Bien sûr, un score de 0,6 est historiquement très faible.

Equity Put Call Ratio au 21/05/2021

Le CNN Fear & Greed Index est également dans une zone de peur. Et comme vous le savez très bien, c'est pendant des périodes de tensions qu'on fait les meilleures affaires sur les marchés boursiers. Warren Buffett s'est notamment enrichi en achetant ce que plus personne ne voulait acheter.

Fear and Greed Index au 21/05/2021

Ma semaine sur les marchés

Dans mon analyse du 7 mai dernier, j'indiquais que le Risk/Reward n'était pas très bon à court terme. Mais avec la baisse qu'on a pu connaître ces derniers jours, le rapport s'est nettement amélioré. J'en ai d'ailleurs profité pour acheter du LQQ à 587€ (alors que mon ordre était paramétré à 600€, merci l'open gap baissier) et à 580€.

Je ne sais pas si on va retourner sur ces niveaux ou plus bas, mais je reste attentif et mes ordres d'achats sont déjà paramétrés chez mon courtier.

En ce qui concerne le portefeuille d'options, j'ai profité de la hausse de la volatilité pour améliorer substantiellement le rendement de mes ventes d'options (tout en diminuant mon PRU). Par exemple, la semaine dernière, ma vente d'option à 90$ a terminé en dehors de la monnaie (sans valeur), j'ai donc pu vendre un autre contrat (roller) sur une autre échéance et un strike à 80$ (je baisse mon PRU de 10$, tout en accumulant des primes).

Primes accumulées sur mes ventes d'options

Par ailleurs, j'ai terminé de vendre des options sur les échéances du mois de juin. J'ai d'ailleurs touché un total de 1.575$, mais certaines options risquent d'être assignées (j'ai des strikes à 95$ par exemple, proche de la monnaie). Je vais donc resté prudent et maitriser mon levier (1,06). En cas d'assignation, je mettrais en place des ventes de covered call agressives.

Je ne parle pas de mon portefeuille de Bitcoin, qui est epsilonesque dans mon patrimoine. À l'heure actuelle, je cumule la somme folle de 0,02 BTC chez Binance, il s'agit d'une position sans conviction, ou devrais-je dire au cas où... Bref entre les déclarations d'Elon Musk et de la Chine, les cryptomonnaies souffrent terriblement. Mais j'applique mon DCA à la lettre par petite touche de 100€.

Dernière chose, vous avez probablement remarqué que le design du blog à changé. Je trouvais le précédent assez austère et Google lui trouvait plein de défauts... Bref, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! Et si vous remarquez des bugs.

Merci et bonne semaine.