Analyse marchés US au 04/12/2020

6 décembre, 2020

En ce début décembre, les marches US sont tous sur des plus hauts historiques. D’ailleurs, nos grands indices terminent tous (ou presque) au-dessus de seuil psychologique important. Le Nasdaq 100 clôture au-dessus des 12.500 points, le Dow Jones 30 a enfin cassé les 30.000 points et le S&P 500 échoue juste au-dessous des 3700 points.

Performance hebdo au 04/12/2020

Mais avant de commencer l’analyse technique et le suivi de nos indicateurs, jetons un coup d’oeil à (ce que je considère comme) l’événement de la semaine.

I need a dollar

Le dollar en forte baisse

Une fois n’est pas coutume, intéressons-nous au forex et notamment à la reine des devises, le dollar américain (USD). Si comme moi, vous détenez des actifs en USD, vous aurez probablement constaté que ces actifs ont perdu un peu de leur valeur (une fois convertis en EURO).

Et pour cause, le dollar américain est en train de s’écrouler face à l’EURO. Comme on peut le voir, la parité EUR/USD se dirige droit sur sa résistance long terme de 1€ pour 1,25$.

EUR/USD à long terme

Mais le dollar ne s’effondre pas seulement face à l’EURO, il baisse aussi face aux autres grandes devises (comme le GBP ou le JPY). Il existe un indice appelé le DXY qui compare l’USD à un panier de grandes devises étrangères. Et le dollar baisse nettement face aux autres devises.

DXY au 04/12/2020

Alors pourquoi est-ce que le dollar s’effondre par rapport aux autres devises et quelles sont les conséquences ?

Qui vend ses dollars ?

Si l’USD baisse, c’est probablement parce qu’il y a quelqu’un qui vend ses dollars. Mais qui est le premier détenteur de dollars hors des États-Unis ? Et bien, c’est la Chine qui a accumulé plus de 1.100 milliards d’USD de bons du trésor américain.

En pleine guerre commerciale, la Chine avait laissé entendre qu’elle pourrait vendre son trésor de guerre mais… à ce jour, la Chine n’a pas communiqué sur d’éventuelles ventes.

Autre suspect potentiel, la réserve fédérale américaine. La FED imprime toujours plus de billets (façon de parler) pour financer ses déficits et notamment, les plans de relance. D’ailleurs depuis la crise du Coronavirus, on peut constater que la taille du bilan de la FED a littéralement explosé.

Bilan de la FED au 04/12/2020

De plus, il ne vous aura pas échappé que les démocrates ont gagné l’élection présidentielle. Joe Bien a notamment annoncé qu’il allait nommer Janet Yellen au poste de secrétaire au Trésor américain. L’ancienne présidente de la FED s’est dite favorable à davantage de dépenses budgétaires.

En d’autres mots, la planche à billets n’a pas fini de tourner aux États-Unis.

Quelles sont les conséquences ?

Les conséquences de cette dévaluation du dollar sont multiples. Tout d’abord, les entreprises américaines deviennent plus compétitives à l’exportation mais le coût des importations va monter. Cette amélioration de la compétitivité devrait se retranscrire dans les performances opérationnelles des entreprises et donc, dans les cours de bourse.

Mais d’un autre côté, toutes les sociétés qui exportent vers les États-Unis (notamment Françaises et Européennes) vont perdre en compétitivité.

Autre conséquence pour les investisseurs étrangers qui possèdent déjà des actifs en dollars, ils vont voir leurs actifs perdre de la valeur en EURO. Imaginons un portefeuille de 100.000$, voici sa valorisation en fonction des taux de change :

Parité €/$Valeur du portefeuille en €
1100.000€
1.283.333€
1.566.667€
250.000€

Cependant un dollar élevé sera une incitation pour les investisseurs étrangers à acquérir des titres cotés en dollars US. Et dernière chose, Vos voyages outre atlantique seront également moins chères (enfin, quand les frontières auront rouvert).

L’analyse technique

Cette semaine, tous les grands indices US terminent sur des sommets historiques. Comme on peut le voir sur ce graphique, le S&P 500 clôture proche des 3.700 points (à quand les 4.000 points ???).

S&P 500 au 04/12/2020

Autre bonne nouvelle, notre ligne des avancées/déclins est encore très largement en avance sur le Dow Jones 30. Depuis l’annonce du vaccin de Pfizer, les gérants ont massivement acheté les petites et moyennes capitalisations. Une forte liquidité sur ce segment est un signal de bonne santé des marchés.

A/D Line au 04/12/2020

Cependant la volatilité ne baisse pas vraiment sur la semaine, le Vix est toujours campé au-dessus du seuil symbolique de 20. D’ailleurs, notre trader fear index ne fait pas de nouveau plus bas malgré la forte hausse des indices.

TFI au 04/12/2020

De plus, les indicateurs de sentiment sont toujours sur des extrêmes d’avidité. Depuis que je track Equity Put Call Ratio (novembre 2006), il a rarement été aussi bas.

EPCR au 04/12/2020

À ce jour, je suis toujours acheteur des marchés. Bien évidement, le risk/reward n’est pas le plus idéal (volatilité, sentiment). De plus, avec un dollar qui arrive sur des zones de résistance, les grands indices pourraient manquer de carburant pour aller plus haut (à court terme).

Je me répète un peu ces derniers temps, mais en cas de correction, j’en profiterai pour renforcer mes positions acheteuses. En attendant, je reste sur une approche DCA (Dollar Cost Averaging) bête et méchante.

Ma semaine sur les marchés

Donc en l’absence d’opportunité, cette semaine aura été très calme pour moi. Suite à une discussion dans les commentaires de l’analyse hebdo précédente, je me suis enfin décidé à prendre une position sur Hermès (1 action pour le moment, à 830€ environ).

Cette société est extrêmement chère puisqu’elle se paie environ 80 fois ses bénéfices. Mais en contrepartie, cette société a une marque tellement iconique et forte à travers le monde, qu’elle possède un moat (avantage compétitif) incroyable.

Pour acquérir le sac phare de la marque, le Birkin, il faudra sortir plusieurs milliers d’euros et s’armer de patience. En effet, vous devrez vous inscrire sur une liste d’attente… Ils sont forts chez Hermès.

Sur les options, je n’ai absolument rien fait. Je prépare toujours à roller mes ventes de put de décembre (échéance 18 et 24/12) sur le mois de janvier. J’espère toujours une petite respiration du Nasdaq 100 pour prendre position, les ordres sont déjà paramétrés.

Bonne semaine

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  1. Bonjour Alexandre,

    Merci pour cette analyse… C’est toujours avec impatience que je la lis… 🙂 J’ai aussi note que PUST n’est pas a son plus haut sommet alors que le Nasdaq 100 oui. Espérons que le dollar remonte. Ça nuit aussi aux LVMH/Hermès et co…

    Bonne semaine !

    Nico

  2. Hello,
    merci pour cette analyse du dollar. Oui la Fed se veut « hyper-accomodante »
    comme disait R Nixon « le dollar notre monnaie, votre problème » Richard Nixon 1972.
    Si je ne me trompe pas LQQ est couvert contre les effets de change.

    1. Bonjour Tom,

      Non le LQQ (comme le PUST, le PE500 ou le CW8) n’est pas hedgé en devise. La baisse du dollar a donc un impact négatif sur la valorisation du LQQ en EURO.

      Alexandre

      1. Bonjour Thierry,

        Divergence d’une journée avec le DJ, pas sur le S&P 500.
        Et pour qu’une divergence soit significative, il faut compter plusieurs semaines de divergence.

        Mais tu as déjà les bons réflexes haha

        Bonne journée,
        Alexandre

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