Comment je débute en trading d’option ?

2 septembre, 2020

Je suis actif sur les marchés financiers depuis la fin 2013. Mais ce n’est que 6 ans plus tard (en 2020), que j’ai décidé de franchir le pas et de m’intéresser vraiment aux options.

Cet instrument dérivé est souvent décrié dans la sphère financière. Les modèles de pricing sont compliqués, les pertes peuvent être illimitées, ce sont des produits réservés aux professionnels, etc.

Mais après 6 ans passés sur les marchés, je pense avoir acquis assez d’expériences pour me frotter à ces instruments. Bien évidemment, je ne fonce pas tête baissée. Depuis quelques mois, je me forme, teste des stratégies (en paper trading) , définis mes règles de trading et prépare mon plan minutieusement.

Dans cet article, je vais tenter de vous expliquer comment et pourquoi je souhaite trader les options.

Pourquoi trader les options ?

Depuis 6 ans, j’investis mon épargne salariale sur un PEA et depuis 3 ans, je me suis mis au swing trading sur indices (via mon compte CFD). Les points commun entre ces deux comptes : c’est que j’utilise des stratégies uni-directionnelles : soit l’actif va grimper et je l’achète, soit je pense qu’il va baisser et je le vends.

Mais lorsque le cours de l’actif stagne, mon capital ne bouge pas. Voir même, il peut être rogné par les intérêts sur une vente à découvert…

Et puis au détour d’une conservation sur un forum, j’ai découvert les options et le concept d’érosion de la valeur temps (time decay). Et je dois dire que ça m’a tout de suite plu. Plus le temps passe et plus le vendeur d’option gagne d’argent. Le proverbe « Le temps, c’est de l’argent » venait de se concrétiser.

Il est donc possible de prendre une position, avec une marge de sécurité et d’encaisser chaque jour un peu de temps. Même Warren Buffett utilise ce genre de stratégie (vente de put) pour acquérir des actions au prix désiré (ou alors, il encaisse la prime).

La formation sur les options

La première chose à faire en bourse est de se former. En six ans sur les marchés, j’ai pu apprendre beaucoup de choses sur les actions et les indices. Mais avec les options, il faut presque tout réapprendre tant ce produit est atypique.

Pour me former, j’ai choisi la voie longue et sinueuse, c’est-à-dire par moi-même. J’ai débuté mes pérégrinations sur internet : lecture de forums/blogs, visionnage de vidéos Youtube. Mais les informations sont souvent décousues et difficiles à comprendre pour un débutant.

Pour trader efficacement les options, je devais acquérir tout le bagage théorique. Connaître les caractéristiques des options, les modèles de pricing, les stratégies, etc. Et pour cela, j’ai acheté l’excellent bouquin de Sheldon Natenberg, intitulé Volatilité et pricing des options: Stratégies et techniques de trading avancées (49€ chez Amazon).

Sheldon Natenberg, Volatilité et pricing des options

Plus de 500 pages dédiées au trading sur options ! De nombreux exemples (souvent théoriques) pour comprendre comment fonctionnent les options. Des nombreuses stratégies listées ainsi que leurs impacts.

Alors même si Natenberg a essayé de simplifier la compréhension des options, je ne vous cache pas que la lecture n’est pas une partie de plaisir (ce n’est pas un roman). Parfois, je me suis vu bloquer 5-10 minutes sur une page pour comprendre… Une feuille Excel ouverte en parallèle pour tester !

Mais pour toute personne qui s’intéresse aux options, je pense qu’il est nécessaire d’acquérir et de comprendre ce livre.

Mon broker pour trader

La deuxième étape pour trader les options consiste à trouver un courtier. Ce courtier doit me permettre de passer mes ordres sur l’ensemble des options en Europe et aux États-Unis. En outre, il doit me proposer un logiciel de pricing d’options et avoir des tarifs compétitifs.

Ma short list pour débuter

J’ai donc sélectionné 4 courtiers : Binck, TD America, IB (Interactive Brokers) et Lynx.

Binck a l’avantage de proposer un IFU (imprimé fiscal pour déclarer facilement ses plus ou moins values). Les tarifs sont un peu plus élevés que les autres et il ne permet pas de trader les options avec un sous-jacent lié au Vix. J’ai quand même voulu tester, mais Binck n’a jamais daigné ouvrir mon compte titre (ni même répondre à mes mails de relance).

TD America m’a été conseillé sur Twitter. Les tarifs sont très attractifs, la plateforme de trading a l’air géniale mais… il s’agit d’un broker américain. Pour ouvrir mon compte, je serais contraint d’envoyer mon dossier par courrier dans le Nebraska, faire des virements internationaux pour alimenter mon compte, etc. Bref, pas très pratique.

Interactive Brokers est la grosse machine pour le trading sur options et futures, il s’agit même du leader mondial sur ce segment. IB a les tarifs les plus bas et possède l’une des meilleures plateformes de trading d’options . Cependant IB impose un capital minimum de 10 000 $ US et si votre solde est inférieur à 100k US, vous devrez payer 10$ par mois (déductible des frais payés).

Lynx Broker est une marque blanche d’IB. Ils ne font que vendre les services d’IB. Les tarifs sont légèrement au-dessus des tarifs d’IB mais le support et toutes les plateformes (TradeStation) sont traduites en français. Par ailleurs, le minimum de dépôt pour ouvrir un compte est de 3 000 EUR et il n’y a pas de frais d’inactivité (comme chez IB).

Mon gagnant

Lynx m’est donc apparu comme un candidat idéal pour débuter en trading sur options. Vos fonds sont cantonnés dans une banque allemande (on sait jamais…) donc il faudra prévenir l’administration fiscale que vous avez un compte à l’étranger (sauf si vous la jouez comme Cahuzac). Par ailleurs, Lynx ne propose pas d’IFU, il faudra déclarer vos plus ou moins values vous même.

Lynx Broker est adapté à ma situation, si vous cherchez un broker, je vous encourage à faire votre propre sélection. N’hésitez pas à contacter les supports clients, à regarder des démo des l’interfaces sur Youtube, etc.

PS : Degiro ne proposant pas d’options sur les actions US, j’ai rapidement écarté ce courtier malgré ses tarifs.

Mon capital de départ

Pour débuter sur les options, j’ai décidé d’allouer la somme de 10 à 15k euros. Ce montant peut paraître à la fois élevé et faible. En dessous de 10k€, je pense qu’il est impossible de trader les options sans prendre de risque inconsidéré.

Mais 10k€ est aussi un montant faible. Il ne faut pas oublier qu’un contrat sur le CAC 40, c’est 50.000€ ! Une option sur Amazon représente un nominal de 340.000$. Bref, avec mon capital de départ, je ne pourrais pas trader tous les sous-jacents et je devrais être hyper stricte sur mon money management.

Mes premières stratégies

À ce jour, je compte utiliser les options dans le cadre de deux stratégies. Cependant ces deux stratégies seront très liées à ma manière d’investir sur les marchés, et notamment sur mon analyse de la bourse US.

La vente de volatilité (et de temps)

Quand les marchés seront haussiers, sans risque apparent de krach boursier, je souhaite utiliser les options pour générer un revenu stable et récurrent.

Je vais donc m’orienter vers la vente d’options (gain limité et risque illimité). Ces ventes seront réalisées dans le strict respect de mes règles de trading, y compris de mon money management. Je publierai ces règles dans un article dédié.

Les ventes d’options nues (naked put) resteront exceptionnelles, je privilégierais les credit spreads. Le gain et la perte maximale seront ainsi connus à l’avance.

Dans une premier temps, je vais me concentrer sur les indices boursiers (CAC 40, DAX 30, Eurostoxx 50 et le S&P 500). Par la suite, je déclinerai ma stratégie sur les actions US (malheureusement, la liquidité sur les actions européennes semble trop faible).

La couverture du portefeuille

La stratégie de couverture est pleinement inspirée par le corona-krach (et les autres grosses corrections des indices). Lorsque mes indicateurs tourneront à l’orange (sans que le risque de krach soit élevé), je vais utiliser les options pour couvrir mes positions longues sur le PEA.

L’idée est relativement simple, acheter des options put légèrement en dehors de la monnaie avec une échéance de 3 mois. Pourquoi légèrement dans la monnaie et à 3 mois ? Tout simplement pour limiter l’érosion de la valeur temps et ainsi pouvoir roller l’échéance à moindre frais.

Mes objectifs à 12 mois ?

Mes objectifs à 12 mois vont être assez modestes, il ne s’agit pas de faire +100% (ou n’importe quel objectif chiffré). Le but de ces 12 prochains mois sera d’apprendre à manier les options, tout en préservant le capital.

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  1. Salut Alexandre,

    Ne vaut-il pas mieux attendre le moment ou la mm30 est cassée ou un peu avant pour pouvoir prendre un achat de call (pour se protéger d’une éventuelle baisse) que de prendre un achat de put n’est-ce pas mieux ?

    Et du coup un achat de put a la fin d’une baisse (pour me protéger d’une éventuel baisse) ?

    Après en ce qui concerne la vente d’une option pendant la montée/la descente c’est bien mais je préfère me concentrer sur les actions en cfd (avec stop garantie) que vendre une option (moins risqué à mon goût).

    1. Hello Gaëtan,

      En fait, pendant la baisse des indices, la volatilité augmente (fortement). Par conséquent, le prix des call et des puts augmente également.
      Dans ces situations, il est préconisé de mettre en place des stratégies short volatilité et donc de la vente d’options.

      L’idée sous-jacente derrière la vente d’option est de générer un revenu stable et récurent, sans devoir attendre une baisse/hausse d’un indice/action.

      Alexandre

      1. Les options ne sont que des produits dérivés (qui peuvent permettre de prendre beaucoup de levier).
        Donc acheter une action, c’est comme vendre un put. Et vendre à découvert une action, c’est la même chose que de vendre un call.

        Le risque est de prendre trop de levier. Par exemple, sur le CAC 40, le marché me demande que 4k€ de couverture pour un contrat qui en vaut 40…
        Si tu te retrouves dans le mauvais sens, ça fera très mal (mais ça ne change pas que tu sois sur options ou sur futures/actions).

  2. La qualité de ce bolg est incroyable. Tellement de ressources combinés au même endroit. Des articles Nets précis.
    Merci Alexandre pour cet article. Très honnêtes concernant les gains potentiels ça fait du bien de voir des gens ne prônant pas les fameux 100% de gain.

  3. Bonjour Alexandre, j’aime bcp ton site, Merci ! Petite de question de disons débutant
    j’investi long terme depuis plusieurs années, puis depuis un j’utilise une partie pour faire du swing court/moyen terme avec entre autres l’analyse technique et j’aime bcp. Mais je trouve que c’est calme et un peu long.. J’aime être plus actif et faire plusieurs analyses et transactions. J’ai aussi essayer le scalping, mais trop risqué à mon goût et pas assez analytique pour moi.
    Alors les options m’interpelle sérieusement 🙂 Les questions que je me pose sont: 1. Dans quelle proportion est-ce que cette nouvelle avenue (les options) remplace-t-elle tes activités de swing court/moyen terme ? Est-ce que tu vises utiliser 100% options?
    2. À ton avis et selon tes recherches et expériences, laquelle des 2 avenues est-elle plus payante et fiable pour générer des revenus court/moyen terme? En fait je me demande s’il y a des avantages à préviligier le swing court/moyen terme avec des actions (et fnb) directement, plutôt qu’avec des options?
    Merci beaucoup !!

    1. Bonjour Francis,

      Merci pour ton commentaire.
      Aujourd’hui en bourse, j’ai 2 piliers : les ETF/actions indiv conservés à long terme et les options (vente de puts à échéance 45-60j). On va dire que j’ai une répartition 30% options, 70% ETF/actions aujourd’hui.

      Je ne fais quasiment plus de swing trading sur CDF, je suis d’ailleurs en train de réfléchir à comment réallouer mon cash.
      Selon mon expérience, le swing trading est beaucoup plus chronophage et n’est pas applicable en tout temps. Alors que les options, tu peux en vendre quasiment en permanence (en gérant ton risque).

      De plus, les revenus sont prévisibles et stables dans le temps. Par exemple, je sais que sur les ventes de puts avril 2021, j’ai encaissé environ 1600$. Et là, je travaille chaque semaine à construire le revenu de mai prochain.

      Je suis beaucoup plus confortable avec cette approche, qu’avec du swing trading (moyen terme) qui m’offrait 5-6 opportunités de trade / an.

      Alexandre

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